Dans un précédent article, nous vous parlions de l’importance du copywriting pour les rédacteurs web et community managers. Aujourd’hui nous parlerons de l’art de la narration visuelle !
Dans l’univers en constante évolution des médias sociaux, la narration visuelle est devenue un pilier incontournable pour les community managers. Cette forme d’art, qui transcende le simple partage d’images, est devenue un moyen essentiel pour les marques de raconter leur histoire, de connecter avec leur audience et de se démarquer dans un espace numérique saturé.
Qu’est-ce que la narration visuelle ?
La narration visuelle, ou visual storytelling, est l’art de communiquer une histoire, un message ou une information à travers des éléments visuels. Dans le contexte des médias sociaux, cela englobe tout, des images statiques aux vidéos, en passant par les infographies et les carrousels.
Au-delà de sa définition technique, la narration visuelle est une stratégie puissante qui permet de captiver l’audience, de susciter des émotions et de renforcer la mémorisation du message.
Dans le domaine du community management, la narration visuelle n’est pas seulement un outil de communication ; c’est une forme d’expression qui permet aux marques de tisser des liens plus profonds avec leur communauté. Elle transforme le contenu de marque en expériences immersives, où chaque visuel raconte une partie de l’histoire de la marque.
Pourquoi la narration visuelle est essentielle pour les community managers ?
L’importance de la narration visuelle pour les community managers est étayée par une multitude de statistiques et d’études de cas. Selon une étude de HubSpot, les contenus visuels sont 40 fois plus susceptibles d’être partagés sur les réseaux sociaux que d’autres types de contenus.
Une recherche de Brain Rules indique que les personnes exposées à des messages accompagnés d’images les retiennent bien mieux que ceux n’en possédant pas. À message égal, celui accompagné d’une image est retenu à 65% du temps 3 jours après. Celui sans image, seulement 10% du temps.
En d’autres termes, presque 7 personnes sur 10 ont retenu le message 3 jours après quand il est diffusé avec image contre 1 personne sur 10 lorsqu’il ne possède aucune imag. L’écart est impressionnant !
D’autres études, de marques cette fois (Nike, Airbnb, et GoPro) illustrent comment une narration visuelle efficace peut transformer la perception d’une marque et engager profondément les consommateurs. Ces marques utilisent des visuels non seulement pour montrer leurs produits, mais aussi pour partager des valeurs, des expériences et des histoires qui résonnent avec leur public.
La narration visuelle transforme le contenu de marque en expérience où chaque visuel raconte une partie de l’histoire de la marque. Pour autant … pour que cette narration soit efficace, il est crucial de comprendre et de maîtriser les techniques fondamentales du design visuel. C’est la maîtrise de ces techniques qui permet aux community managers de transformer des concepts en images captivantes et des messages en histoires mémorables.
Techniques fondamentales de narration visuelle
La maîtrise de la narration visuelle dans le community management nécessite une compréhension approfondie des techniques fondamentales du design visuel. Ces techniques ne se limitent pas à la création d’images esthétiquement plaisantes ; elles impliquent la communication efficace d’un message et la création d’une connexion émotionnelle avec l’audience.
Comprendre le langage visuel
Le langage visuel est l’ensemble des éléments qui composent une image et la manière dont ces éléments interagissent pour transmettre un message. Trois composantes clés sont à considérer :
L’importance de la couleur : La psychologie des couleurs joue un rôle crucial dans la perception des images. Chaque couleur évoque des émotions et des associations différentes. Par exemple, le bleu peut évoquer la confiance et la sérénité, tandis que le rouge peut susciter l’excitation, l’urgence ou même l’erreur.
Mais ATTENTION ! La signification du jaune sera totalement différente en fonction du pays où vous l’employez ! Le jaune par exemple, en Chine, est absolument réservé à la royauté. Au Japon on se marie en noir et on assiste à un enterrement en blanc… donc pour des contenus à dimension internationale, soyez encore plus vigileant à la symbolique des couleurs que vous emploierez dans vos narrations visuelles.
Vous devez comprendre le cercle chromatique des couleurs pour les combiner de manière efficace. Source de l’image ci-dessous, le site MindBlow.
Vous devez savoir créer des palettes de couleurs. Avec des couleurs analogues, des couleurs complémentaires…toujours dans l’idée de créer des ambiances visuelles attrayantes ! Pensez aux outils de création de palettes de couleurs boostés à l’ia, tels que : colorhunt.co ou l’outil de création de palette de couleurs intégré de canva ou bien encore Coolors
Utilisez aussi le contraste des couleurs pour améliorer la lisibilité et l’accessibilité du contenu. Par exemple, un contraste élevé entre le texte et l’arrière-plan est crucial pour la lisibilité. Et surtout, testez le contraste de vos créations visuelles ! Attardons nous notamment sur : Contrast Finder ou l’outil de test Contrast Checker. Rappelons qu’un ratio de contraste parfaitement accessible (AAA) est d’au moins 7:1 !
- La composition : C’est l’art d’organiser les éléments visuels dans une image. Une bonne composition guide l’œil du spectateur à travers l’image et aide à mettre en évidence les points clés. Les techniques comme la règle des tiers, l’équilibre et le contraste sont essentielles pour créer une composition harmonieuse.
- la hiérarchie visuelle : c’est l’organisation des éléments visuels de manière à refléter leur importance. Elle guide l’œil du spectateur à travers le design, en mettant en évidence les informations les plus importantes.
- la règle de proximité : regrouper des éléments liés pour créer une organisation visuelle. Cela aide à structurer l’information et à indiquer les relations entre différents éléments du design. Le titre d’un article va être au-dessus d’un article, mais juste au-dessus, pas 400px au-dessus !
- la règle des tiers : une technique de composition où l’image est divisée en neuf parties égales par deux lignes horizontales et deux lignes verticales, plaçant les éléments clés aux intersections ou le long de ces lignes pour un équilibre visuel.
- le contraste : l’utilisation de couleurs, de formes, ou de tailles opposées pour mettre en valeur des éléments spécifiques et créer un point focal.
- la répétition : répéter certains éléments de design (couleurs, formes, motifs, etc.) pour créer cohérence et reconnaissance dans une composition.
- l’alignement : l’organisation des éléments pour qu’ils s’alignent le long d’un axe commun. Cela crée un design propre et ordonné, facilitant la lecture et la navigation.
- la balance : la distribution équilibrée des éléments visuels, en poids et en attraction, pour créer une composition stable. Cela peut être symétrique ou asymétrique.
- l’espace négatif : l’espace vide autour et entre les éléments d’un design. Un bon usage de l’espace négatif peut aider à définir et à accentuer les points d’intérêt.
- La typographie : Le choix des polices de caractères et leur mise en page ne sont pas à négliger. La typographie doit compléter l’image et renforcer le message sans distraire le spectateur.
Raconter une histoire à travers des images
Le storytelling visuel va au-delà de la simple présentation d’une image attrayante ; il s’agit de raconter une histoire qui captive l’audience. Si vous souhaitez effectuer des recherches approfondies dans ce domaine, faîtes donc des recherches autour du terme “design émotionnel”. Vous allez voir tout un nouveau monde s’offrir à vous.
Mais, d’ici à ce que vous deveniez expert sur ce point, voici quelques principes clés :
- Cohérence thématique : les images doivent s’aligner sur le thème global de la marque et le message de la campagne. Une cohérence thématique assure une narration fluide et renforce l’identité de la marque.
- Connexion émotionnelle : Les images les plus puissantes sont celles qui établissent une connexion émotionnelle avec le spectateur. Que ce soit par le biais de l’humour, de la nostalgie, ou de l’inspiration, les images doivent toucher le spectateur sur un plan personnel. Vous entendrez souvent, que votre job c’est de toucher le cœur AVANT de toucher le cerveau !
La roue ci-dessous est la roue de e Plutchik et Dyades. Elle permet de comprendre qu’au-delà des 6 grandes émotions, à savoir : joie, tristesse, peur, colère, surprise, dégoût, toute une palette d’émotions compose le petit cœur d’un être humain de type non-sociopathe. Si vous êtes en panne d’inspiration essayez d’aller titiller des émotions plus nuancée 🙂
- Simplicité et clarté : Une narration visuelle efficace doit être directe et facile à comprendre. Un message clair, accompagné d’images bien conçues, garantit que le message principal est transmis sans confusion.
Des marques comme Apple, Patagonia, et National Geographic illustrent parfaitement ces principes. Leurs campagnes de narration visuelle ne se contentent pas de montrer des produits ; elles racontent des histoires qui reflètent leurs valeurs et créent une résonance émotionnelle.
Patagonia utilise des images puissantes de la nature pour souligner son engagement envers l’environnement.
National Geographic, célèbre pour ses photographies époustouflantes, utilise la narration visuelle pour sensibiliser à des sujets globaux, en créant des histoires captivantes autour de ses images.
En maîtrisant ces techniques, les community managers peuvent non seulement améliorer l’esthétique de leurs visuels, mais aussi renforcer le message et l’engagement de leur marque.
Chaque élément – couleur, composition, typographie – joue un rôle spécifique dans la création d’une histoire visuelle captivante. Lorsqu’ils sont combinés avec soin, ces éléments peuvent transformer un simple message en une expérience visuelle mémorable pour l’audience.
Après avoir exploré les fondements du langage visuel et les principes de la narration à travers des images, il est essentiel pour les community managers de savoir comment appliquer ces connaissances dans un contexte plus dynamique et interactif : les médias sociaux. Chaque plateforme offre des opportunités uniques et des défis spécifiques pour la narration visuelle. De plus, comprendre comment mesurer l’impact de ces narrations visuelles devient crucial pour évaluer et affiner les stratégies de communication.
Et si vous n’avez pas fait de requête sur “Design émotionnel” à ce stade de l’article, nous vous rappelons avant de passer à la suite de bien penser à le faire 🙂 Et comme on est têtu, nous allons vous donner un aperçu de la bête !!!
Le design émotionnel joue sur 3 niveaux !
- Le niveau viscéral : c’est la première impression, l’aspect immédiat du design. Il est lié à l’apparence et à la sensation que le design procure dès le premier regard.
- Le niveau comportemental : il se concentre sur l’expérience d’utilisation et la fonctionnalité du design. On parle alors plus communément dans le métier “d’utilisabilité”. Un design qui est non seulement beau, mais aussi facile et agréable à utiliser, suscite des émotions positives comme la satisfaction et le confort.
- Le niveau réflexif : ce niveau implique une réflexion et une interprétation plus profondes. Il s’agit de la signification personnelle et des valeurs que les utilisateurs associent au design.
Le niveau réflexif, c’est un peu le niveau super Sayan du design émotionnel. Mais si en tant que CM, vous arrivez déjà à maîtriser les niveaux un et 2…ça fera de vous de très bons community managers !
Choisir le ou les bons médias sociaux pour votre narration visuelle
Raconter une histoire qui suscite des émotions, OK. Réaliser un visuel qui met en forme cette histoire et émerge dans le flot infini des réseaux sociaux, SUPER. Mais ! Encore faut-il faire ça sur le bon média et en respectant les usages de celui-ci. Oui, je sais, ça ne s’arrête jamais la liste des trucs qu’il faut faire …
Les médias sociaux représentent un vaste terrain de jeu et d’expérimentation pour les community managers. Chaque plateforme a ses propres caractéristiques et exige une approche différente !
- Instagram : Idéal pour des visuels de haute qualité et des histoires captivantes. Utiliser des fonctionnalités comme les stories, les carrousels et les Reels pour créer des narrations dynamiques.
- Meta (Facebook) : Parfait pour atteindre un large public (dont les boomers) avec des visuels combinés à du texte. Les albums photo et les vidéos en direct peuvent être utilisés pour raconter des histoires plus longues et interactives.
- X (Twitter) : Bien que centré sur le texte, X est efficace pour des visuels percutants et des messages concis. Les images et les vidéos courtes peuvent être utilisées pour compléter les tweets et augmenter l’engagement.
- Vous voulez toucher des publics plus jeunes ? Vous irez alors probablement sur TikTok et Snap ? Mais attention, une seule recette pour TikTok : vidéo + tendance + musique parfaite et pour Snap … 2 options : publicité ou se faire représenter par un influenceur.
- Ensuite, nous n’oublions pas Linkedin pour la comm’ BtoB mais aussi pour la prospection en mode personal branding !
Et Pinterest qui, si vous avez un blog bien alimenté dont les articles sont retranscrits en image sur Pinterest, de taguer un maximum de produits et de générer beaucoup de trafic.
Vous l’aurez compris, nous n’avons pas fait un tour exhaustif mais il y a de quoi faire ! Attention toutefois, toutes les marques ne peuvent pas être présentes sur tous les médias sociaux. Leur présence au long cours dépend de leurs moyens et ambitions.
Mesurer l’impact de votre narration visuelle, ou de “vos actions de community management”
La mesure de l’impact de la narration visuelle est essentielle pour évaluer son efficacité.
Nous parlons alors de mesure de la performance (via des KPI ou key per indicator).
Et ceux-ci sont nombreux : évolution du nombre d’abonnés, nombre moyen de partages, de likes, commentaires par prise de parole, qualité des commentaires (positifs, soutenants ou au contraire négatifs ou générateur de troll).
Il ne vous faudra pas oublier non plus de relever 2 indicateurs très importants : les UGC (rien à voir avec le cinoch). UGC c’est pour dire : contenus générés par les utilisateurs qui souvent vont de paire avec une mention de la marque. Ces facteurs sont très importants dans les algorithmes des réseaux sociaux, c’est pourquoi tant de marques et d’influenceurs proposent des jeux concours. Ça génère UGC et mentions.
Et quand on est une grosse grosse marque qui n’a (presque) plus rien à prouver, on peut même monter un compte dédié aux UGC ! Nous pensons notamment à Apple avec son compte dédié pour les “ShotOniPhone”
Pour suivre ces KPIs, vous pourrez alors être amené à vous servir de solutions dédiées telles que :
Google Analytics, Hootsuite ou Sprout Social et ainsi obtenir des insights détaillés sur la performance de vos visuels.
Enfin, pensez TOUJOURS à interroger vos communautés ! Demandez du feedback régulièrement !
Vous l’aurez compris, en combinant ces stratégies avancées avec une compréhension solide des techniques de narration visuelle, les community managers peuvent non seulement créer des contenus visuels captivants, mais aussi mesurer et prouver leur efficacité, et adapter ainsi leurs stratégies pour maximiser l’impact et l’engagement. L’approche analytique tout au long du processus permet d’affiner les techniques de narration, mais aussi de mieux comprendre les préférences et les comportements de l’audience, ce qui est crucial pour le succès à long terme de toute stratégie de communication digitale.
–
Vous souhaitez vous former au métier de community manager, ui ux designer ou souhaitez améliorer vos compétences digitales en passant une certification reconnue par l’État ? Découvrez dès à présent nos formations courtes et nos formations longues, nous serions ravis de vous en raconter encore bien plus !